Jolly Jumper ne répond plus
Série: Lucky Luke (HS) #2
Auteurs: Guillaume Bouzard
Editeur BD: Lucky Comics
Une chronique BD: Génération BD
Le pitch :
Un Lucky Luke complètement déjanté !
L’histoire :
Le couple Lucky Luke - Jolly Jumper bat de l’aile… Sur les conseils de son ami le Procureur, et parce qu’il n’y a rien de tel qu’un voyage en tête à tête, Lucky Luke partira pour la prison des Dalton où Jack fait la grève de la faim…
Lors de cette aventure, notre cowboy solitaire en profitera aussi pour changer ses habitudes, sa tenue; il prêtera une attention particulière à son fidèle compagnon mais en vain: Jolly Jumper ne desserrera pas le mors!
Mon avis :
Attention! OVNI en provenance du Far West!
Si vous pensiez connaitre Lucky Luke vous allez en découvrir des vertes (à moins que ce ne soient des rouges?) et des pas mûres (ça, c’est sur !) ! A ce sujet d’ailleurs, saviez-vous que les Dalton étaient dyschromatopiques?
Mais avant d’aller plus avant dans cette chronique, revenons un peu sur la Genèse de cet album :
Début mars 2016, Guillaume Bouzard venait de sortir la bande dessinée ‘Les poilus‘. A cette période, lui qui a fait de l’humour son cheval de bataille, avait déjà réalisé onze planches de ce Lucky Luke. dans le plus grand des secrets! En effet, l’éditeur du western créé par Morris veut fêter fièrement les 70 ans de Lucky Luke en 2016.
Dès lors, en plus d’une exposition au musée de la BD d’Angoulême et de rééditions, trois albums sont attendus : une histoire réalisée par Achdé et Jul dans la série « classique » (La terre promise), et deux récits, l’un de Matthieu Bonhomme (L’homme qui tua Lucky Luke) et l’autre de Bouzard, où les auteurs réinterprètent ‘Lucky Luke’ et s’éloignent du graphisme de Morris.
Multiprimé à Angoulême, le one-shot de Matthieu Bonhomme a marqué cette seconde année 2016 par son originalité et sa fraicheur vivifiante.
Au tour maintenant du dernier opus de monter en selle, lors justement du festival d’Angoulême!
Si on n’a pas encore de chiffres de vente, Maroulf (notre rédacteur chef adoré) m’a susurré à l’oreille que ce « Jolly Jumper ne répond plus » s’est distribué à une folle allure lors du festival et que les stocks étaient vides bien avant sa fermeture !
Une fois la carte blanche accordée par l’éditeur, Bouzard s’est laissé guider par sa fantaisie. Une fantaisie qu’il revendique débridée, mais respectueuse de l’univers. L’histoire avance à toute vitesse, les vannes fusent, des personnages connus (et aimés) de tous reviennent.
Le dessin est minimaliste, par moments c’est à peine plus qu’une esquisse. Les corps sont toujours raides, les visages comptent deux ou trois expressions et les têtes sont presque systématiquement représentées de profil. Et pourtant, ça marche ! Passer le premier mouvement de recul (« ça du Lucky Luke ?!?), tout s’enchaine avec brio !
Juste un bémol, mais un gros : la fin qui n’en est pas vraiment une, car trop déroutante… Certes l’album est clairement déjanté, mais le final m’a semblé expédié, comme si l’auteur n’avait eu le temps de finir son œuvre « dans les temps ». Triste donc, car tout les ¾ de cet album sont clairement réussis !
Pour en savoir plus :
(Re)découvrez la chronique « Coup de cœur GénérationBD » pour le HS de Matthieu Bonhomme « L’homme qui tua Lucky Luke ».
Ainsi que la dernière portant sur le petit dernier de la série classique : La terre promise (de Jul & Achdé)
Milan Morales