Auteurs: Chris Oliveros
Editeur BD: Delcourt
Une chronique BD: Génération BD
Jack Cluthers est le propriétaire d’une petite entreprise fabriquant des enveloppes de qualité. Hier florissante, l’entreprise est aujourd’hui à bout de souffle.
La dernière machine tombe de plus en plus régulièrement en panne après qu’on ait customisé les pièces d’autres appareils, les commandes n’arrivent plus et les appels du banquier se font de plus en plus pressants.
Jack Cluthers n’a cure de ces signes de débacle : envers et contre tout, il tente de réparer la machine et de croire en des lendemains qui chantent, de nouvelles commandes,… Mais ce sont les huissiers qui débarquent et sa femme qui le quitte. Qu’importe, Jack Cluthers s’en fout, il est certain que les choses vont encore s’améliorer !
Histoire pathétique se passant aux Etats-Unis dans les années 50, histoire du déclin d’une entreprise qui est tout pour son propriétaire, histoire somme toute banale d’une faillite.
A travers ce déclin irréversible, ce qui frappe, c’est l’acharnement d’une personne pour une cause désespérée mais qui représente tout pour lui, ce refus de voir la réalité finit même par devenir pitoyable…
En temps de crise, ce livre rappelle que derrière des machines, il y a des humains mais que ceux-ci sont bien démunis lorsqu’arrivent des nouvelles machines plus importantes et des sociétés ayant plus de moyens.
Au final, c’est l’histoire de la victoire du monde de l’argent sur la production artisanale d’enveloppes. Cela se passe en 1950 mais encore aujourd’hui, combien de petites entreprises familiales ne font plus le poids face à une modernisation et une mondialisation grandissante ?
A travers un dessin assez particulier, Chris Oliveros, dessinateur et scénariste canadien nous rappelle cette dure réalité mais allège le poids de celle-ci par son ton parodique. Cela pourrait faire l’objet d’une dissertation pour des élèves…