Série: Darwin #1
Auteurs: Fabio Bono, Christian Clot, Dimitri Fogolin
Editeur BD: Glenat
Une chronique BD: Génération BD
1831, dans un pub à Cambridge, une bande de jeunes étudiants pratique l’une des activités intemporelle des étudiants : la guindaile.
Parmi ces joyeux lurons, un certain Darwin n’est pas le dernier à mettre de l’ambiance. Pourtant ce joyeux luron a déjà adopté une pratique qui le poursuivra tout au long de sa carrière : la collection. Darwin collectionne sans vergogne les coléoptères, les cailloux et même les livres qui parviennent à peine à rassasier son envie de tout découvrir.
Pourtant, malgré ces passions, Darwin veut se vouer à une destinée bien éloignée des sciences, il voudrait devenir pasteur. Avant d’adopter sa vocation, le jeune homme poursuit ses recherches et reçoit une proposition peu commune : parcourir le monde pendant deux ans à bord d’un bateau et ce dans le cadre d’une étude scientifique.
Darwin accepte la proposition et après quelques difficultés d’adaptation (le naturaliste est sujet au mal de mer, il peut enfin s’investir pleinement dans son travail de scientifique, confronté à des réalités et des découvertes dont il était bien loin de se douter de l’importance.
Alors que son périple n’est pas terminé, Darwin se pose déjà les premières question qui seront les fondements de sa pensée : « S’il faut se battre pour vire, est-ce alors seulement les espèces les plus fortes qui survivent ? « Nous sommes tous les créature de Dieu… Pourquoi cette guerre de survie entre des êtres qu’il a créés… Je vacille…J’en viens aujourd’hui à questionner la clairvoyance de Dieu ».
Premier tome d’un diptyque, cette bande dessinée permet d’accompagner la vie de Charles Darwin dans ses découvertes et ses questionnements qui l’amèneront à prononcer sa théorie de l’évolutionnisme.
L’histoire a le grand mérite de décrire la vie de cette personne qui se crée ses convictions et ses questionnements sur base de ses observations. Le style réaliste du dessin de Bono convient parfaitement à ce type de démarche et la mise en scène du récit par Clot brille par sa fluidité ; ce qui est plutôt un exploit pour une approche scientifique mais également aventurière du récit.
Si le tome 2 est à la hauteur du tome 1, voilà une BD qui devra figurer dans la lecture que les professeurs de sciences imposeront à leur élève. On est bien loin des théories quelque peu ennuyeuses que l’on nous enseignait d’antan (et peut-être encore aujourd’hui !)
Si les théories de l’évolutionnisme ont été fort critiquées par la suite, ce récit démontre bien la démarche intellectuelle d’une personne qui se veut honnête et sa faculté à avoir un regard différent de celui de ses contemporains.