Whodunnit à lOpéra
Série: Aspic. Détectives de l'étrange #5
Auteurs: Jacques Lamontagne, Thierry Gloris, Lorien Aureyre, Despujol
Editeur BD: Soleil
Une chronique BD: Génération BD
L’histoire
Depuis la dernière enquête au cours de laquelle Flora a vu la mort de près en rencontrant un vampire, elle reste prostrée dans un état de mélancolie morbide aigue. Elle est accablée de cauchemars et n'a plus goût à rien malgré les nombreux efforts de son associé Hugo pour la sortir de sa torpeur: lecture de l'inspecteur Nimber, parties d'échecs avec Dupin ou sorties aux courses, rien ne semble avoir de prises sur son état.
Seule l'arrivée de son père venu lui annoncer le décès de sa mère et l'enterrement de celle-ci provoqueront un choc suffisant pour qu'enfin Flora se resaisisse. Et lorsque l'agence Aspic est appelée par le directeur de l'opéra de Paris pour une enquête sur un pseudo-suicide, Flora et Hugo sont à nouveau opérationnels à cent pourcents!
Mon avis
Belle reprise de Despujol pour le tome 5 du nouveau cycle de Aspic. Gloris reste au scénario mais Lamontagne passe la main, accaparé probablement par sa série Druides. On lui doit seulement un ex-libris inédit ajouté à cet album.
Mais les lecteurs attentifs découvriront un clin d’œil à l’artiste dans cette bande dessinée, lorsque Flora décide de se rendre chez le coiffeur « Jacques Lamontagne » et qu’elle lui dit tout de go : « Je suis toute à vous Jacques, faites de moi une autre femme ». Aaah un fantasme du créateur que de pouvoir rencontre en chair et en os sa belle héroïne.
Il faut bien avouer que Lamontagne avait joliment carrossé notre Flora et que Despujol (Le dixième peuple) a excellemment relevé le défi de cette reprise. Son dessin est sobre et efficace et magnifiquement mis en couleur par Lorien Aureyre qui assurait déjà la colorisation du cycle précédent et permet une transition tout en douceur.
Les dialogues de Gloris ont à mon goût toujours une saveur inégalée. C’est une de ses marques de fabrique et j’apprécie particulièrement sa touche. A titre d’exemple, cette réplique : « quand les hommes de 100 kgs parlent, ceux de 60 se taisent ».
Flora et Hugo mènent rondement l’enquête et notre ami Hugo qui menait la danse en début d’album lorsque Flora est en dépression, Hugo donc finit rapidement par se perdre et succombe au moindre jupon, culotte ou courbe de (jolie) hanche. Certes le clin d'oeil au "Fantôme de l’opéra" de Gaston Leroux est visible mais voilà un excellent début de troisième cycle.
Bref, une lecture distrayante.
PS: à noter que le titre "whodunnit" vient de l'anglais « Who [has] done it ? » c’est-à-dire « qui l’a fait ? » et illustre une forme d'écriture qui s'est illustrée dans les pays anglo-saxons dont la célèbre Agatha Christie.
Maroulf