Série: Paul dans le Nord
Auteurs: Michel Rabagliati
Editeur BD: la Pastèque
Une chronique BD: Génération BD
Après quatre ans d'attente, voici enfin l'album tant désiré, une nouvelle aventure de Paul!
C'est que depuis son dernier album "Paul au parc" paru en 2011, l'auteur québécois, Michel Rabagliati, a été bien occupé par l'adaptation cinématographique de son fameux "Paul à Québec" (Prix du Public au festival d'Angoulême en 2010) sorti tout récemment en salle dans la Belle Province.
Mais revenons à ce nouveau tome. Cette fois, Michel Rabagliati se penche sur l'adolescence de Paul, son double autobiographique à quelques libertés près, pour lequel il semble éprouver beaucoup de tendresse. En cet été 76, on retrouve un Paul boutonneux aux cheveux mi-longs qui rechigne à aider ses parents dans l'avancement des travaux du chalet de campagne à Saint-Sauveur. Paul ne rêve que d'une chose, posséder une moto Kawasaki KE100. Pour le reste, Paul est fuyant, désagréable avec son entourage bref il est en pleine crise d'adolescence. Rien d'inquiétant, il a juste 16 ans! En septembre, Paul fait sa rentrée dans un nouveau lycée et s'y fait un nouvel ami, Ti-Marc.
En sa compagnie, Paul oublie un quotidien qui l'ennuie et il partage le goût de l'aventure avec une virée mémorable en auto-stop dans le Nord. Paul découvre le plaisir de se retrouver entre copains pour des soirées arrosées et autres sorties sur fond de jeux olympiques. Avec l'achat d'une mobylette, moins chère que la moto convoitée, Paul acquiert l'indépendance et un sentiment de liberté. C'est aussi le temps des premiers flirts et du premier grand amour, celui que l'on n'oublie jamais.
Michel Rabagliati explore donc une nouvelle facette de Paul où ce dernier apparaît moins calme pour l'occasion. Cette nouvelle tranche de vie de l'adolescence de Paul est contée avec toute la délicatesse et la sensibilité qui caractérisent le travail de Michel Rabagliati. C'est drôlement bien fait car même si l'histoire se déroule au milieu des années 70, les ados d'hier ou d'aujourd'hui traversent cette période difficile avec la même palette d'émotions, certains avec plus de facilité que d'autre. Ainsi la lecture de ce récit nous replonge avec beaucoup d'humour et de nostalgie dans nos propres souvenirs d'adolescent, avec ces bons et moins bons moments tout comme Paul.
Michel Rabagliati est un conteur talentueux, qui une fois encore a réussi à m'émouvoir. La dernière planche est un pur moment de plénitude. Sans oublier toutes ces planches muettes à répétition qui utilisées à bon escient traduisent le temps qui passe et les émotions vécues par Paul.
Michel Rabagliati reste fidèle à son dessin en noir et blanc ombré de gris sauf quand il s'agit des rêves de Paul où une petite nouveauté a fait son apparition sur une double page de l'album.
L'auteur étant québécois, c'est sans surprise que l'on retrouve de nombreuses expressions québécoises typiques, plus présentes que d'habitude il me semble, et qui donnent un petit air exotique à l'album pour nous autres lecteurs européens.
Assurément, un coup de cœur!
Gladys