Série: Le sentier des reines
Auteurs: Anthony Pastor
Editeur BD: Casterman
Une chronique BD: Génération BD
Présentation du livre
Savoie,1920. Il n'y a pas si longtemps, Blanca Dupraz et sa belle-fille Pauline voyaient leurs hommes rentrer de la guerre miraculeusement saufs mais c'est une avalanche qui peu après leur retour a eu raison d'eux ainsi que des parents d'un jeune garçon, Florentin. Aujourd'hui, plus rien ne retient les deux veuves et l'orphelin au village. En effet, lasse d'avoir trop attendu, Blanca décide de prendre son destin en main et de poursuivre l'activité de colportage de son mari, en entraînant à sa suite Pauline et Florentin sur les sentiers enneigés de Savoie et d'ailleurs. L'aventure peut commencer mais la rencontre inopportune avec un ancien poilu va venir perturber considérablement le cours du voyage.
L'avis de Gladys
Il y a des livres qui réservent parfois de belles surprises et cet album en fait certainement partie.
On y découvre un auteur complet, Anthony Pastor (Castilla Drive, Bonbons atomiques), qui propose au lecteur un vrai voyage depuis un petit village savoyard jusqu'aux quais du Havre. Guidé par la voie off de Florentin, le lecteur a le sentiment d'accompagner les personnages au fil de leur périple durant lequel ils vont être amenés à se dépasser face aux imprévus, à grandir en prenant de l'assurance et à se libérer peu à peu du carcan social. Avec ces deux figures féminines, Anthony Pastor dresse le tableau d'une émancipation qui peine à trouver ses marques dans la France d'après-guerre, où la modernité est en marche, mais principalement dans les villes.
Le dessin d'Anthony Pastor, très éloigné graphiquement de ses dernières parutions, est principalement réalisé sous forme de hachures le plus souvent sombres, mais cela n'empêche nullement la luminosité de transparaître avec une vivacité peu commune. C'est tout bonnement magnifique.
Les arrêts sur images furent nombreux durant ma lecture et je n'ai eu de cesse d'admirer la justesse de la colorisation avec l'emploi d'une palette pourtant restreinte de couleurs. Sans oublier le soin du détail apporté aux coiffes des femmes et aux bâtiments, pour lesquels l'auteur s'est basé sur des cartes postales d'époque.
Bien que proposant un one shot, Anthony Pastor a laissé une fin ouverte, laissant présager qui sait d'une possible suite. J'ose espérer!
Une très bel album à découvrir!