C’est l’histoire d’un homme riche qui vit dans une grande bâtisse le long d’un bras de mer. Malgré son confort matériel apporté par son personnel, cet homme ne se sent pas bien. Il ne dort plus et rêve qu’un autre homme ou une autre chose veut s’emparer de son corps.
Cet « autre » boit dans la carafe à côté de son lit, on ne peut le voir mais il existe et va se prénommer le Horla.
Cette présence angoissante vécue par l’homme riche va l’amener à douter de sa raison et à se croire possédé. Pas moyen de s’en débarasser…
L’homme décide de tuer la Horla. Pour ce faire, il met le feu à la maison et se rend compte qu’il a tué en même temps ses domestiques mais le Horla ne le laissera jamais tranquille…
Basé sur la nouvelle « Le Horla » de Guy de Maupassant, Guillaume Sorel frappe encore très fort. Il faut dire que l’auteur est devenu expert dans cet art de faire passer le lecteur du réel à l’irréel où à l’étrange .
J’avais personnellement adoré « Hôtel Particulier » et lui avait donné mon coup de cœur mais j’avoue qu’ici aussi je serais bien tenté de le lui donner à nouveau tellement je suis fan de cette ambiance.
Le dessin reste très bien léché (il me fait penser au dessinateur Eric et à ses albums « Coup d’œil » ou "Le verrou" pour ceux qui l’auraient lu) et, les couleurs à l’eau contribuent à l’ambiance particulière du récit.
Sorel nous emmène dans la folie de cet homme qui croit en le Horla au point qu’on en vient parfois nous aussi à en douter. La lente descente vertigineuse d’une paranoïa par rapport à un être malveillant insaisissable est particulièrement bien construite, c’est une véritable plongée dans un abîme dont on ne ressort pas. Du tout grand art assurément !