Série: Ennemis de sang #1
Auteurs: Francis Carin, David Caryn
Editeur BD: Glenat
Une chronique BD: Génération BD
Juin 1914 : Omer vient de fuir sa famille et se réfugie sans le sou à Anvers où il aura la chance de bénéficier de l’accueil bienveillant de Louis de Meester, docker au port par nécessité et peintre par passion.
Omer va raconter son histoire peu banale à son nouvel ami. Il explique que né en Flandre orientale, il a été kidnappé à une nurse chargée de veiller sur les deux jumeaux de la famille Van Tongen. La kidnappeuse, sa mère adoptive, venait juste de faire une fausse couche qui l’avait anéantie et son mari, sensible à sa peine, décide de partager ce lourd secret avec elle.
La destinée de Omer va donc être bouleversée : plutôt que de vivre dans une famille bourgeoise, il va partager le quotidien de ses parents désargentés, la famille Desmet. Ceux-ci vont fuir en Wallonie pour éviter de voir leur secret évincé. Le père va travailler dans les mines en se faisant passer pour un Hollandais.
Ironie du sort, M. Van Tongen devient le directeur de la mine où travaille M. Desmet. Par hasard, le secret est évincé et les parents adoptifs sont condamnés à la peine capitale. M. Van Tongen va prendre en main l’éducation d’Omer avec l’aide de son épouse c’est sasn compter sur l’animosité de son demi-frère, qui a décidé de lui mener la vie dure.
Excédé par ce harcèlement croissant de son « ennemi de sang », Omer a décidé de quitter ses vrais parents et de se réfugier à Anvers. La suite au tome 2…
Si Francis Carin est connu pour Victor Sackville, David Caryn (son fils) était connu jusqu’ici pour ses talents d’illustrateur. En s’associant, père et fils font coup double : le style parfois un peu rigide de Victor Sackville s’adoucit et y gagne en « naturel » et l’histoire y gagne en densité. Rien qu’avec ce premier tome, on aurait pu en faire déjà plusieurs tellement le récit est riche en rebondissements.
Le tome 1 de Ennemis de sang est donc assez prometteur et augure une histoire assez riche si elle se maintient dans cette intensité. Le contexte historique est également un atout de cette nouvelle série dans le sens où l’on évite le mélo de la classe ouvrière exploitée et du méchant riche qui ne voit que l’exploitation de ses travailleurs.
Le thème de l’enfant éduqué par une autre classe sociale dans le contexte du travail dans les mines de charbon me fait un peu penser au film « la vie est un long fleuve tranquille » mais l’exploitation est ici beaucoup plus nuancée !
Au final, Ennemis de sang semble bien parti. Et le contexte du début de la première guerre mondiale risque de bien relancer l’histoire…