Série: Le Singe #
Auteurs: Milo Manara, Silverio Pisu
Editeur BD: Glenat
Une chronique BD: Génération BD
Un singe naissant d’une pierre et maîtrisant des pouvoir magiques, outre une force décuplée, va créer un royaume, rendant heureuses de multiples jeunes femmes dénudées. Le singe se faisant un plaisir de les honorer chacune à leur tour.
Le temps passe et le singe s’ennuie dans cet éden, il, se dit que cela ne durera pas et part à la conquête de l’éternité.
Inconscient et pas très mature, le singe ne va pas hésiter à braver les dieux pour obtenir son brevet d’éternité. Et c’est là que l’on se rend compte que les dieux sont aussi animés d’enjeux politiques et de pouvoir finalement très humains !
Le singe est l’un des premiers récits de Manara (la projet réédité aujourd’hui remonte à 1975) mais il pose déjà toute l’ambiguïté de l’auteur : un récit mythologique et intellectuel prétexte à des dessins sensuels ou des dessins sensuels (voire sexuels) dans un cadre mythologique. Personnellement, je pense que l’auteur entretient volontairement la concomitance de ces deux dimensions car cela lui permet de transmettre ses réflexions « philosophiques » tout en donnant libre cours à ses phantasmes les plus débridés dans un érotisme littéraire.
Si l’influence de Moebius se fait ressentir dans cet album, on trouve déjà le trait fin et précis de l’auteur, même s’il reste, relativement, sage dans son approche sexuelle du récit (en regard de ses albums ultérieurs).
Basé sur un roman Chinois du XVième siècle et scénarisé par Silverio Pisu (aujourd’hui décédé), le singe est une réflexion moderne sur la quête du pouvoir, la manipulation et les turpitudes propres à l’être humain mais aussi son inconscience pour braver les dieux et aboutir à ses fins.
Ce n’est pas l’album le plus connu de Manara mais il mérite d’être connu ne fut-ce que pour voir l’évolution graphique de l’auteur (un peu comme Tintin au pays des soviets vaut le coup d’œil pour apprécier l’évolution graphique de Hergé).