Série: La marche du crabe #3
Auteurs: Arthur De Pins
Editeur BD: Soleil
Une chronique BD: Génération BD
Présentation du livre
Petit rappel : Sur les bords de l'estuaire de la Gironde existe une variété de crustacés, le Cancer Simplicimus Vulgaris, qui semble être victime d'un caprice de l'évolution. Ces petits crabes carrés ne peuvent pas changer de direction et sont condamnés à marcher toute leur vie sur une même ligne droite. Mais un jour, trois d'entre eux (Soleil, Bateau et Guitare) vont réaliser qu'ils peuvent modifier le cours de leur existence et tourner ! De cette innovation, deux clans de crabes vont naître : "les rigides", soutenus par la faune maritime, continuent de se déplacer tout droit tandis que "les tourneurs" changent de direction. Lors d'une bataille mémorable entre les deux camps, aucun n'en sort vainqueur suite à l'arrivée d'une marée noire déclenchée par les homards.
Ce dernier opus s'ouvre sur la mise en esclavage de la trentaine de crabes carrés rescapés de la marée noire, par les tourteaux pour lesquels ils doivent chercher de la nourriture. Mais c'en est trop pour Soleil, le petit crabe qui va se poser en libérateur. La révolution est en marche et les crabes carrés aidés de leurs milliers de cousins de la côte prennent l'avantage après d'âpres combats contre les tourteaux et les terribles homards. Une nouvelle destinée commence pour le crabe carré qui ne se connaît plus de prédateur et peut dorénavant marcher où bon lui semble.
Le Cancer Simplicimus Vulgaris peut enfin évoluer mais pas sûr que cela lui réussisse (il semble avoir gardé sa légendaire stupidité !).
L'avis de Gladys
Au commencement "La révolution des crabes" était un court-métrage réalisé en 2004 par Arthur De Pins qui fut auréolé de nombreux prix. Au vu du succès cinématographique rencontré, De Pins décida de transposer son projet d'animation en bande dessinée. "La révolution des crabes", dernier album de la trilogie "La marche du crabe", nous conduit au dénouement de ce récit drôle et iodé dont la morale pourrait être : la vie est un éternel recommencement.
La force de ce récit est que l'on peut facilement s'identifier à l'univers des crabes carrés de Gironde tant leurs travers nous renvoient aux nôtres, ceux d'une société humaine pas toujours exemplaire.
Arthur De Pins évite l'ennui en alternant tranches de vie sous marine et vie sur terre en compagnie de Dominique et Raymond, les reporters animaliers.
Je ne peux terminer cette chronique sans parler du dessin vectoriel, réalisé avec Illustrator, que j'apprécie au même titre que le dessin dit plus traditionnel. Je ne vous cache pas mon admiration face à un dessin pleine page de la station balnéaire de Royan vue de haut ou des cases sous-marines où les petits crabes tout en blanc font faces aux sinistres homards rouges dans un visuel impressionnant.
Je vous en conseille vivement la lecture.