Série: Le Missionnaire #1
Auteurs: Grippa / Buscaglia
Editeur: Grand Angle
Une chronique BD : Génération BD
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1938, Italie. Dans un village perdu, de nombreux malades ont été miraculeusement guéris du choléra par un ange que seuls ont vu une fillette autiste et Alfredo, le « simplet » du village.
Fait exceptionnel, on retrouva sur les lieux du miracle une relique, deux plumes de l’ange. Ces plumes vont pousser le Vatican à enquêter pour décider si oui ou non il y eut miracle et pour décider d’une éventuelle sanctification de la jeune autiste. Pour cette enquête délicate, où la Foi et les certitudes vaticanes doivent être mises en cause, le Vatican fait appel à Jonah Bellato, un ancien missionnaire revu d’Ethiopie avec des souvenirs lourds à porter et qui ont laissé des traces dans ce que l’homme d’Eglise pouvait avoir de plus fort : sa Foi.
Voilà, en très gros, le point de départ de l’histoire. « Le Missionnaire » est très clairement un thriller ésothérico-fantastique. Un de plus serais-je tenté d’écrire mais malgré tout différent et intéressant. Avant de commencer ma lecture, j’avais un à priori négatif du au dessin qui ne me plaît pas vraiment néanmoins, il faut reconnaître que pages après pages cet à priori s’est estompé au fil de l’intrigue qui est-elle captivante. Le scénario dévoile petit à petit ses ingrédients et le lecteur se trouve réellement pris au piège du suspense. C’est un bon thriller qu’il sera difficile de lâcher tant la première partie de ce qui est annoncé comme un diptyque nous assaille de questions. Les auteurs ne ménagent pas leur imagination, il est question dans ces 48 pages d’une malédiction, d’une maison hantée, d’un miracle, de la mort violente d’une religieuse, de personnages inquiétants et secrets, d’une petite fille mystérieuse qui écrit et dessine des choses qu’elle seule comprend… le tout dans l’ambiance fasciste de l’Italie des années 30.
Jonah Bellato, le personnage principal mériterait une chronique à lui seul. Certes c’est l’archétype du prêtre-héros-qui-a-perdu-la-foi-et-qui-la-retrouvera, néanmoins il évident qu’il s’agit d’un archétype indispensable pour le bon fonctionnement du récit. Les auteurs distillent au gré de pages quelques indices sur les blessures qui ont marqué l’ancien missionnaire, il me semble sur que les réponses que le lecteur viendra immanquablement à se poser trouveront leur réponse dans le second tome de ce récit, encore que la mention « Cycle I » sur la couverture peut laisser planer le doute. Peut-être verra-t-on une série s’articuler autour du personnage de Jonah Bellato ?
Quelques points à remarquer particulièrement dans ce récit :
- l’ambiance inquiétante tout au long de l’album : fascisme, non dits, mystères, tristesse évidente de nombreux personnages,
- les rebondissements maîtrisés qui surprennent et amènent leur lot de questions,
- le personnage principal : un personnagefort et charismatique, terriblement attachant dans ses doutes et ses blessures,
- le final : l’album fini on a immédiatement envie de lire la suite, de savoir ce qui arrive après le dernier « rebondissement. »
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