extrait du soir.be du 20 mai 07
Après les étoiles d'Aldébaran et de Bételgeuse, Léo voyage sur le monde exotique d'Antarès. Brésilien de naissance, Léo est un extraterrestre dans l'univers de la science-fiction. Il a vécu son premier choc de bande dessinée en feuilletant les magazines Pilote et Métal Hurlant. Posé en France, il crée son propre univers en 1993, mettant sur orbite la série des mondes d'Aldébaran.
Dix albums mutants sont parus depuis, d'une densité narrative rarement atteinte dans la bande dessinée de science-fiction. A dix millions d'années-lumière des abordages de croiseurs galactiques, des effets spéciaux laser, des voies lactées de pixels couleurs, Léo privilégie la sobriété de la ligne claire pour matérialiser ses planètes et ses créatures imaginaires.
L'auteur dessine la faune et la flore des mondes d'Aldébaran avec l'élégance d'un naturaliste. Rien n'est laissé au hasard : force de gravité, hauteur des montagnes, profondeur des mers, durée d'ensoleillement... tout est pris en compte pour accentuer le réalisme et mieux surprendre les colons intersidéraux de la Terre, confrontés à des espèces inconnues.
Léo excelle dans la reconstitution de la vie sauvage galactique. Ses personnages n'entrent jamais en conflit avec d'autres humanoïdes. L'originalité de sa série tient dans la confrontation de l'homme à un exotisme qui le dépasse et ne répond pas à ses critères d'analyse scientifique.
Des étoiles de fraternité humaine
Sur Aldébaran et Bételgeuse, la biologiste Kim Keller, héroïne de la saga, avait rencontré une mystérieuse Mantrisse, un animal aux pouvoirs insaisissables, capable à la fois de ravager les colonies et de guérir les hommes des plus graves blessures. Son intelligence n'était peut-être pas supérieure à la nôtre mais elle s'exerçait d'une manière différente, en harmonie plutôt qu'en conflit avec la planète hôte.
Il n'y a aucune trace de manichéisme ni de machisme guerrier chez Léo. Kim ne cherche pas l'aventure ou l'exploit mais la vie heureuse. La conquête de l'espace ne l'intéresse pas. Elle regarde les étoiles comme autant de sources de fraternité universelle, refusant toute forme de domination de l'autre.
En 2196, dans le premier épisode d'Antarès, Kim se découvre un bébé extraterrestre que son corps a pu enfanter grâce à la Mantrisse. Comment l'humanité réagira-t-elle à la naissance de cette métisse interstellaire ? La biologiste craint la curiosité malsaine autour de son petit être venu d'ailleurs...